Du 16 juin au 30 juillet 2016, la Fondation Bullukian présente Cave Studies, exposition personnelle de Vincent Broquaire, un jeune artiste strasbourgeois. À travers ses réalisations se mélangent dessins et film d’animation : au total 13 pièces, ayant pour sujet principal les grottes, dont l’artiste explore le désir de contrôle de l’homme sur son environnement. Il suffira de s’enfoncer dans l’exposition pour en avoir conscience…
Des dessins parfois irréalistes à l’image d’Extension qui présente un paysage contre-nature, allant à l’encontre de la nature mais qui est là car l’homme l’a décidé : il s’est créé les moyens de plier le monde à sa volonté.
Dans cette exposition, les paysages et grottes apparaissent comme des artifices créés par l’homme. L’exposition fait résonner l’allégorie de la caverne de Platon, qui entre en confrontation avec notre ère, où le numérique apparaît comme un monde entrelacé au nôtre, à la fois invisible et omniprésent, offrant une autre perception de la réalité.
Cave Studies propose une dérive dans plusieurs visions et instantanés autour de notre perception de la nature et de la réalité à l’ère d’internet et du tout numérique. L’exposition est également une métaphore de la recherche artistique et de l’exploration du dessin, un voyage intérieur. Les dessins se développent selon plusieurs techniques et axes, comme une évolution, comportant plusieurs ambiances et étapes. L’ensemble fait également référence à une étude scientifique, un inventaire… (Vincent Broquaire)
Le point d’orgue de l’exposition est en son centre. La projection d’une courte vidéo animé, Stratum, travaillée avec le lieu. Le spectateur doit en effet pénétrer dans une grande zone aux allures de caverne, avec la projection de la vidéo sur le mur d’en face. Ce court-métrage sans parole n’a pour bande sonore qu’un bruit de respiration et les bruits des hommes dessinés en train de donner forme à cette cavité selon leur envie : ils en sont les maîtres et créateurs.
Dans le monde dessiné de Vincent Broquaire, on avait déjà dû réfléchir sur le réel à l’heure du numérique. Ses paysages sont dépeints comme une vulgaire ressource disponible sans primauté naturelle, à la merci des hommes. Quand les arbres se changent comme de simples affiches publicitaires, le soleil et les cascades issues de machineries géantes (voir Island ci-dessous). Un travail qui ne laisse pas indifférent.
Peut-être faudrait-il parfois se demander si quelqu’un ne tire pas les ficelles quand tout nous paraît incroyable ? Je vous laisse méditer sur votre feuille blanche et réviser vos cours de philo. Et si quelqu’un pouvait activer le bouton on de la machine pour nous rendre le soleil, ce serait cool.
Cave Studies, du 16 juin au 30 juillet 2016, Fondation Bullukian, 26 place Bellecour, Lyon 2 / Entrée libre du mardi au vendredi de 14h à 18h30 et le samedi de 13h à 19h.
Séverine Eberhardt.