Volubile et bien charpentée dans l’assiette, Bianca nous régale de sa cuisine italienne du côté des Brotteaux. Exploration de cette nouvelle adresse gourmande pour déclamer sans vergogne son amour des polpettes et des pizzas qui ne tournent pas rond.

Dans un décor hyper léché comme une ode aux fifties de Giovanni Agnelli, la carte du Bianca se dévoile sans fausses notes : antipasti, pasta, secondi, pizza i dolci.

Au piano, on retrouve Emmanuel Faucon qui nous régale dès l’aperitivo avec la Focaccia maison et un Poulpe alla Luciana : cuit à la perfection, accompagné de petits légumes confits, de câpres parfumées et d’olives noires dodues, ces préludes donnent le la des réjouissances italiennes.

La symphonie continue avec les Pappardelle alla carbonara et Guanciale di Colonnata. Si vous êtes de la police du goût, inutile de crier au carbogate, ici tout est conforme.

Les amateurs de rossignol escalope milanaise seront aux premières loges, avec une superbe pièce de veau accompagnée généreusement d’une Polenta à la Fontina. Quant aux pizzas, c’est une longue histoire à raconter autour d’un verre de Montepulciano.

Tout commence dans les années 30 à Vico Equense, petite localité en bord de mer, accrochée sur les falaises de la côte Amalfitaine dans la province de Naples chez Gigino…

La partition sur la table annonce le requiem pour la pâte : entre deux fournées de pain, que faisait le boulanger pour faire marrer ses bambini ? Il enfournait des morceaux de pâte à pain de plus en plus longs, assaisonnés avec de la tomate ou de l’huile d’olive, ou encore de Fior di Latte. Le petit Gigino était bel et bien un prodige de la pâte et les Pizzas alla palpa sont nées pour notre plus grand bonheur.

Chez Bianca, on a choisi le coulis de tomates San Marzano Dop et la mozzarella Fior Di Latte. Si vous devez en choisir qu’une, impossible de ne pas chanter les louanges de la Pizza in Pala Tartufon à la crème de lard fumée et au jambon truffé.

Pour finir en douceur, sifflotons le doux refrain des Dolci : baba léger au limoncello, Tiramisu envoûtant aux griottes… Basta, non ne posso più ! Bianca, tu es divine, je me ris de me voir si repue dans ce miroir.

Bianca, 1 place Jules Ferry, Lyon 6 (métro Brotteaux), 04 78 41 68 10.

Séverine Eberhardt.