Crossroads of the World. Carrefours urbains. Croisée des chemins. Pas de hasard dans la vie ni dans les photos de Christophe Pouget. Parcourant les grandes métropoles du monde New York, Tokyo, Honk Kong, Rio, ce photographe Lyonnais a complété sa collection par l’Opéra Garnier de Paris avant d’aller exposer à New York en avril 2016.
Depuis 2008, Christophe Pouget (bon ok, en vrai il est Stéphanois) créé des assemblages photographiques et travaille des portraits, des paysages, des villes. Ses oeuvres grand format recomposent la vie des carrefours urbains, à l’aide d’une mosaïque fascinante de photos plus vivantes que jamais.
Les Crossroads vont au delà des paysages urbains : ils fascinent notre imaginaire, racontent d’infinies histoires de héros ordinaires.
Les Crossroads surprennent à chaque détail, à chaque battement de cils. Marqué par les polaroids de David Hockney, Christophe Pouget enferme lui aussi le temps et libère l’espace. Entre 1 500 et 2 000 instants capturés et importés sur ordinateur pour chaque assemblage et presque un mois de travail !
Bleu, Blanc, Rouge Symphony a été réalisée entre août et novembre 2015 depuis des bureaux en réfection. Ce crossroad a vu le jour directement sur le parvis de l’Opéra Garnier grâce à une installation éphémère XXL le 5 février 2016 à même le trottoir. Paris sera toujours Paris, encore plus romantique à travers l’objectif de Christophe.
Un travail pour garder le meilleur de Paris.
En retournant à Tokyo en décembre 2014 pour travailler sur ma série des carrefours, j’avais à l’esprit le film “Lost in translation“ et la scène dans laquelle Scarlett Johansson se perd la nuit dans le quartier de Shibuya. À certaines heures de la journée c’est une marée humaine qui surgit des quatre coins du crossing et qui se déplace en rangs disciplinés et synchronisés. Les Tokyoïtes sont très soignés et habillés à la dernière mode : des ados casqués dans leurs pensées, des copines de bureau qui vont déjeuner, des amoureux enlacés, des businessmen pressés, d’autres connectés… Je les ai trouvés beaux, racés, authentiques, très touché par ce peuple à la culture millénaire, à l’étroit sur son île trop souvent meurtrie.
Bénares. Puissante et magnétique.Véritable onde de choc. Les Ghats, ces escaliers qui longent le Gange sur près de 5 km, sont un spectacle inépuisable et fascinant. L’atmosphère est intemporelle, en témoigne la brume matinale qui enveloppe tout de son halo fantomatique.Les indiens et les pèlerins côtoient les touristes, qui frayent avec les hordes de chiens, de vaches et autres singes en goguette.Flash-back plusieurs siècles en arrière. Nombreux sont ceux qui viennent prier, se purifier, se baigner, laver leur linge et leurs buffles dans le Gange, s’y couper les cheveux pour les offrir à Shiva. Pêcher de quoi se nourrir. Se promener aussi. Jouer aux cartes, discuter, flâner.
Le regard rebondit d’une couleur à un mouvement,
d’une lumière à un bruit.
Se faire incinérer dans l’un des lieux hindouistes les plus saints, et qui plus est à Bénares, c’est accéder au Nirvana, c’est-à-dire rompre le cycle des réincarnations et atteindre la libération. Deux Ghats sont consacrés aux bûchers funéraires qui engloutissent
1 000 corps défunts par jour 24h sur 24 au beau milieu du tumulte des vivants.
La ville sainte ne se visite pas. Elle se vit. Si l’œil se heurte à la plus sombre misère, le coeur de la ville bat intensément et c’est cette énergie positive que l’on ressent au plus profond de soi dans cette cité hors du temps. Tant et si bien qu’on en ressort différent.
Si vous n’êtes pas allés manger des pommes dans le Vieux Lyon, alors il ne vous reste plus qu’à croquer la Grosse Pomme lors du prochain vernissage à la galerie Emmanuel Fremin.
Galerie Ici on donne des pommes, 6 rue Saint Georges, 69005 Lyon. 09 84 31 54 82. Jusqu’au 2 avril 2016. Prochain vernissage prometteur le vendredi 8 avril 2016.
