Fabrice Sommier - sommelier

Fabrice Sommier – Le Tonton Flingueur

La passion du vin chevillée au corps, Fabrice Sommier – élu Meilleur Sommelier de France 2015 par Gault et Millau, Master of Port 2010, Meilleur Ouvrier de France 2007 – tient avec élégance et talent le haut de l’affiche de la cave exceptionnelle chez Georges Blanc. Féru de culture, ce brillant et éloquent poète du vin n’est pas venu pour beurrer les sandwichs, ni pour nous sortir le vitriol. Il me déclame ses sentiments sur les prodiges des comédies à la Française des années 60 avec une verve en Technicolor, avant de me faire visiter la cave extraordinaire de Monsieur Georges Blanc. C’est parti pour un Tchin, ça tourne avec Fabrice Sommier !

Que j’aime la comédie à la Française, car il faut bien le dire, elle est sacrément intelligente !

 

LES TONTONS FLINGUEURS de Georges Lautner (1963)tontons flingueurs Devant le feu nourri des silencieux de mafieux, la France s’écroule de rire emportée par l’alchimie explosive du stoïcisme de nos truands préférés (Ventura-Blier-Lefebvre-Blanche) et les tirades pétaradantes de Michel Audiard. La scène de la cuisine est à hurler de rire : apothéose zygomatique, elle balaie tout, faut reconnaitre c’est du brutal! i Fabrice connait lui aussi une Polonaise qui en prenait au petit déjeuner, il admet que c’est plutôt une boisson d’homme. Vous avez beau dire, il n’y a pas forcément que d’la pomme. Ce serait pas aut’ chose ?

C’est le film dans toute sa splendeur : un côté extraordinaire. Les dialogues d’Audiard, de la poésie à tous les niveaux ; chaque phrase devient culte, tout a été millimétré. Forcément, je pense à un breuvage peu recommandable : la vodka .

 

LA VIE DE CHATEAU* de Jean Paul Rappeneau (1965)laviedechateau Une vraie réussite ayant pour thème la résistance : la guerre est traitée comme un grand jeu à travers les yeux d’un enfant. C’est une fantaisie burlesque au rythme délirant, un hymne à l’amour conjugal (la très vive Deneuve face au nonchalant Noiret) à la mise en scène intelligente et atypique. Sentimental, Fabrice sélectionne un Château de Beychevelle, un retour à ses premiers amours.

 

 

LA GRANDE VADROUILLE de Gérard Oury (1966) grandevadrouilleLe roi des tandems contre-nature se lance dans cette aventure cinématographique comme un moyen de stigmatiser l’intolérance, l’antisémitisme et la lâcheté : son film est un exutoire formidable pour le public.

 

 

 

On est sur la tension, la fraîcheur, une belle longueur, du caractère, un vin souriant, un Meursault évidemment !

LE GRAND RESTAURANT de Jacques Besnard (1966) legrandrestaurantDigne de l’ancien Branquignol, le festival De Funès est total entre les moments de bravoure et les scènes cultes.

Paul Preboist en sommelier, c’est une autre génération, une autre façon de travailler. Quand on est sensible à ça – parce que c’est notre métier – tu reconnais forcément un directeur de tes débuts chez De Funès : la classe incarnée, le souci du détail, rigueur systématique, voire froideur et méchanceté, enrobé d’une vraie volonté de se plier en quatre pour faire plaisir à quelqu’un ! Les gens de la restauration ne sont pas des loufiats, ils ont un fond très fort : pour faire plaisir, il faut aimer, avoir une vraie passion pour le service, pour les autres.

Mais Fabrice, alors, un Sauternes, C’est sec ou c’est doux ? (parce que) Je préférerai plutôt doux !  Il me choisira un Château de Fargues alliant puissance, richesse, rondeur avec un côté caressant agréable. Impossible de ne pas glousser de plaisir en écho au cultissime échange De Funès/Prebois !

(De Funès) : C’est doux ? 

(Prébois) : Ah, c’est très doux.

(De Funès) : C’est pas trop doux ?

(Prébois) : Ah, si c’est doux. Voulez-vous un demi-sec ?

(De Funès) : Non, je préférerai un demi-doux !

chateaudefargues

Remerciements à la maison Georges Blanc et à Fabrice Sommier pour sa disponibilité et son accueil.

Georges Blanc, place du Marché, 01540 Vonnas 04 74 50 90 90 www.georgesblanc.com

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