Please let me explain. I never meant to cause you sorrow or pain. Let me tell you again and again. I love Youuuuu. Now and Forever. Quand John chante pour Yoko, il chante l’Amour pur, l’Amour sincère. Quand Yoko performe, elle partage sans limite. Pour la première fois en France, une rétrospective est consacrée à Yoko Ono l’artiste, et non pas simplement « la femme de ». Souvent réduite à l’épouse énigmatique et perchée de l’ex-Beatles John Lennon, Yoko Ono creuse depuis plus de 60 ans un sillon artistique singulier cultivé par le Musée d’Art Contemporain depuis ses tout premiers dessins en 1952.
L’exposition, judicieusement baptisée Yoko Ono : lumière de l’aube est à voir absolument avant le 10 juillet 2016 pour éclairer vos petits coeurs assombris. Conçue comme un slalom non-chronologique de ses nombreuses œuvres à voir, à entendre et à réaliser, la visite est participative. Mamie Yoko du haut de ses 83 ans devait d’ailleurs venir nous l’expliquer elle-même à Lyon pour le vernissage en mars, mais la grippe a reporté sa venue au mois de mai.
Il est temps de ressortir vos disques et de vous laisser guider par la Lumière. Oui ? Imagine… On passe au Noir & Blanc pour rêver plus fort.
Figure marquante de l’avant-garde new-yorkaise des années 1960, également membre du courant Fluxus, Yoko Ono est à la fois plasticienne, musicienne, chanteuse, vidéaste, poète et performeuse. Elle a toujours prôné la non-violence et œuvré pour la paix. Oui, on peut toujours rêver.
C’est donc à Lyon qu’un réel hommage est rendu à « l’artiste inconnue la plus célèbre du monde », comme disait John.
Il faut dire qu’elle a obtenu une reconnaissance tardive. Une rétrospective à Francfort lui a été consacrée en 2013 et en 2015 au MoMa de New York. J’en connais certains qui auraient bien besoin d’une Box of Smile à force de faire la tronche.
En France, Yoko Ono reste liée à l’affaire malheureuse des Beatles, mais il est temps de la montrer telle qu’elle est, de sortir des stéréotypes, résume Thierry Raspail, co-commissaire de l’exposition.
Sur trois étages, on découvre une œuvre prolifique et très variée. Ici des portes posées verticalement au sol, sans mur, symbolisent les épreuves à traverser dans la vie. Là un ensemble de casques de la Seconde Guerre mondiale suspendus contiennent des morceaux de puzzles représentant le ciel.
Yoko a publié en 1964 le livre Grapefruit, comprenez Pamplemousse, oui, le croisement d’une orange et d’un citron tout comme elle. 150 instructions pour supprimer l’importance que l’on accorde généralement à l’oeuvre originale : l’Art descend du piédestal sur lequel on l’a mis depuis trop longtemps. Alors j’ai participé.
Une autre oeuvre baptisée Ex-it (1997), occupant à elle seule une grande pièce du musée, comprend 100 cercueils de bois dont émergent des arbustes, symbolisant la mort et la résurrection, en un apaisant mélange poétique, surtout quand le jardinier vient arroser…
L’œuvre a été produite à Lyon et les arbres viennent bien du parc de la Tête d’Or. C’est glaçant ? Non, c’est la vie.
Pour acheter des billets en ligne, c’est ICI (je vous conseille la visite guidée d’1 heure). Le musée est fermé le dimanche 1er mai. Il sera ouvert jeudi 5 mai, dimanche 8 mai et dimanche 15 mai. N’oubliez pas de faire un voeu et de l’accrocher sur le WishTree en partant… Il poussera de l’espoir quelque part.
Séverine Eberhardt.